Lisant le Monde à peu près tous les jours, je suis toujours intéressé par la chronique de Franck Nouchi. J’ y ai appris très récemment les liens d’ amitié très anciens de B.H.L. avec Sarkozy, mais enfin cela ne m’ a pas trop surpris. Par contre, j’ ai dû relire à deux fois sa chronique du 6 avril consacrée à ce détour d’ un couloir pour me convaincre qu’ il ne s’ agissait pas d’ un canular !
Non seulement on apprend que J.L.M. et Marine Le Pen se serrent cordialemernt la main, mais les propos échangés, surtout de la part de J.L.M. sont proprement surréalistes. Le pompom, c’ est lorsque, en réponse à M.L.P. qui se plaint de se « faire traiter de fasciste », J.L.M. ne trouve rien de mieux à dire que : « Je vous comprends, moi j’ en ai marre de me faire traiter de lepéniste .»
Nous savions certains principes bien mal appliqués par les régimes successifs, dans la patrie des « Droits de l’Homme ». (1) Mais la République est passée aux aveux de ses renoncements par l’inscription dans la banalité du langage commun autant que juridique, d’un nouveau concept régressif, celui de « Fin de Droit ! », dont l’extension pourrait s’étendre encore.
Nos élus, qui le furent en cérémoniaux électoraux sous le fronton de nos édifices marqués par le « Liberté, Egalité, Fraternité » hérité du siècle des Lumières, ont donc en notre nom labellisé cette nouvelle catégorie de citoyens exclus du bénéfice de certains droits fondamentaux, pourtant encore inclus dans le préambule de notre constitution, tels que le droit au ‘logement’, à ‘l’éducation’ ou à ‘la santé’…Ces droits inscrits ne sont plus que des formules creuses qu’une simple circulaire peut abroger, en attendant qu’une révision plus radicale de nos valeurs fondamentales en efface la trace constitutionnelle.
La cause commune de la perte du droit devient banalement la non ‘solvabilité’ qui résulte de l’exclusion prolongée. Les cyniques qui nous gouvernent bradent le fruit des luttes et sacrifices de nos aînés qui nous avaient laissé en héritage un ‘Contrat social’.
A divers points du globe, des radio-amateurs sont assassinés par des professionnels, qui prennent bien soin de maquiller leurs méfaits en suicides.
Mais une famille d'irréductibles Gaulois refuse de croire que Pépé s'est donné la mort. Et engagent le détective Kinscoff pour le prouver. Celui-ci, bardé d'une assistante ("stagiaire", c'est dans l'air du temps) jeune, jolie, obstinée et qui garde par-devers elle un (lourd) secret, sent bien qu'il y a anguille sous roche, et les ennuis commencent.
Car là, ils s'attaquent à du gros. En résumé, le complexe scientifico-militaro-industriel étatsunien reprenant à son compte les travaux du savant fou Tesla sur les ondes magnétiques envisage le moyen de... manipuler le climat (du gros, vous dis-je !) voire (pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? ) déclancher à distance séismes et tsunamis... Bien sûr, les services secrets du monde entier vont se lancer aux trousses de nos enquêteurs nationaux, mais ceux-ci, qui sont bien malins, vont passer leur temps à leur échapper, de la Norvège au Canada et jusqu'aux confins de l'Alaska.
"Dans le courrier laissé à sa famille, le cadre marseillais de 51 ans évoque l'«urgence permanente», la «surcharge de travail», l'«absence de formation», la «désorganisation totale de l'entreprise» et le «management par la terreur»."
En tant qu'acte individuel, il s'agit du suicide d'un homme de 51 ans. Mais au niveau des responsabilités qui ont conduit à cet acte, c'est ni plus ni moins qu'un meurtre de sang froid.
Techniquement, c'est un homme seul qui s'est donné la mort ; mais c'est tout un ensemble de décisions effectuées par de nombreuses personnes qui lui ont donné l'envie de passer à l'acte. Comme dans Le crime de l'Orient-Express d'Agatha Christie, il n'y pas qu'un seul coupable, mais plusieurs qui ont chacun donné un seul coup de couteau jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Ceux qui ont décidé de la privatisation de France Télecom. Ceux qui en sont les responsables actuels. Ceux qui font du management par la peur et harcèlent leurs salariés. Mais aussi ceux qui réclament la fin des services publics. Ou se font élire en stigmatisant les fonctionnaires. Ceux qui écrivent des tribunes dans la presse en réclamant des réformes nécessaires. Ceux qui exigent des retours sur investissement à très court terme. Ceux qui ont des actions et entendent bien avoir leur ratio à deux chiffres.
Vous lirez ci-après une première réflexion sur la recomposition syndicale qui vient. Ce texte se contente de décrire l'existant, il examine les premiers effets de la loi sur la représentativité et la tactique des luttes à l'œuvre sous la houlette de la CGT promotrice d'un « syndicalisme rassemblé ». Le texte revient sur les années 1995-2003 et questionne sur les choix faits durant cette période de luttes, initiée par une victoire sur les retraites, mais conclue par une défaite. La CFDT y a à deux reprises connu de fortes turbulences entraînant le départ de milliers d'adhérents vers d'autres centrales syndicales ou perdus dans la nature. Ce texte émanant d'un membre du bureau du comité entreprises du NPA 31 ne met en avant qu'une seule recommandation : la nécessité de faire de l'avenir du syndicalisme un débat public. Toutes les réflexions, contradictoires ou complémentaires, qu'il pourrait susciter seront publiées dans les livraisons ultérieures de son Journal.
Bonne lecture et... à vos plumes et claviers !
Le débat sur la recomposition syndicale revient sur le devant de la scène après diverses élections, prud'hommes, SNCF et la signature par la CGT et la CFDT d'un accord sur la représentativité syndicale.
Elections piège à recompositions ?
Les élections à la SNCF viennent de mettre un éclairage brutal sur ce qu'ont signé la CGT et la CFDT à savoir que les organisations, fussent-elles confédérées, si elles ne dépassaient pas le seuil de 10 % au plan national, ne seraient plus représentatives, et ne pourront plus participer aux négociations nationales. FO, CGC, CFTC, pourtant avides de ces rapports privilégiés avec la direction, n'atteignent pas ce score.
Connaissez-vous Thierry Morin ? Certainement un peu mieux, maintenant, il a beaucoup fait parler de lui récemment. Thierry Morin est le PDG de Valeo, sous-traitant dans l’automobile, qui va partir d’une entreprise mise en difficulté par sa gestion calamiteuse en empochant la coquette somme de tenez-vous bien, 3,2 millions d’euros. En somme, ce patron a été tellement médiocre qu’on le « remercie » en lui faisant un gros chèque. Elle est pas belle, la vie du patronat ?
Une première version de cet article a été écrite en anglais pour la revue sud-africaine Amandla ! et a été mise en ligne sur un certain nombre de site web, dont celui de International Viewpoint.
La version française de cet article a été retravaillée. Elle est notablement plus longue.
En juin 2007, en France, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) a lancé un appel à la constitution d’un Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Un an plus tard, un millier de délégués se sont retrouvés à Paris pour donner une dimension nationale à un processus initié d’en bas. Début novembre 2008, des représentants d’environ 400 comités locaux se sont réunis à nouveau pour discuter de trois documents : références programmatiques, orientation politique, statuts et fonctionnement du NPA. Il semble que quelque 10.000 militant(e)s sont actuellement engagés dans le processus – soit trois fois plus que le nombre total de membres de la LCR –, méfions-nous cependant de l’attrait des chiffres ronds. Les personnes qui manifestent leur intérêt pour le NPA sont sans aucun doute très nombreuses, mais il est trop tôt pour savoir combien d’entre elles s’y investiront durablement et combien de comités fonctionneront assez bien pour les accueillir. Il est par ailleurs probable que de nouvelles vagues d’adhésion se produiront après la fondation du nouveau parti.
L’impact politique du NPA est fort important. Dans une série d’endroits, ce parti en constitution est très actif et commence déjà à remplacer de facto la LCR. Le 6 novembre 2008, il a tenu son premier meeting public à Paris avec plus de 2.000 participants. Le 15 novembre ils étaient 1.500 à Montpellier, dans le sud de la France. Ce sont des chiffres de participation importants, parfois plus encore que durant la campagne présidentielle de la LCR en 2007. Bien entendu, certaines régions n’avancent pas du même pas et le développement est parfois plus lent.
Le processus décidé est celui d’une dissolution politique de la LCR le 29 janvier et d’un congrès de fondation du NPA du 30 janvier au 1er février 2009.
Tout se passe pour l’heure bien. La rapidité avec laquelle la marche vers le NPA va de l’avant est frappante. Il répond de tout évidence à une attente politique. Ce n’est pas la première fois que cette attente, ce besoin de « neuf », sont perceptible mais, ces dix dernières années en France, toutes les précédentes tentatives de construire un parti anticapitaliste, qualitativement plus large que la LCR, ont échouée. Pour surmonter ces échecs, la Ligue a décidé de tenter une nouvelle voie – si nouvelle qu’elle n’avait jamais envisagé auparavant.
Qu’y a-t-il donc de nouveau dans le processus en cours de constitution du NPA ?
Fait extrêmement rare dans l’histoire politique française et en particulier dans celle de la gauche, un parti politique propose de se dissoudre pour intégrer ses membres dans une nouvelle formation politique différente par son projet de société, par son programme, par ses statuts et ses modes de fonctionnement.
Au moment où, dans l’espace politique traditionnellement appelé la gauche, la perte de sens est plutôt la caractéristique dominante, l’initiative de la LCR tranche avec l’enlisement des autres formations. On saura gré à l’équipe dirigeante de ce parti d’avoir ainsi offert une ouverture et suscité une dynamique portant un nom provisoire tout à fait insatisfaisant : Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).