LE GAZ À LA FOIS MOINS SÛR ET PLUS CHER !
Après les multiples et graves accidents de ces dernières années (Empalot, Mulhouse, Niort…), les usagers du gaz auraient pu s’attendre à une autre politique du tout nouveau groupe Gaz de France/Suez et de sa filiale ErDF/GrDF chargée de la distribution de cette énergie.
Ces accidents ont en effet démontré plus que jamais la nécessité d’un service public résolument tourné vers un service sûr, performant et de qualité pour les usagers et non axé sur la rémunération des actionnaires. C’est pourtant l’inverse qui se profile avec une nouvelle organisation qui fragilisera un peu plus cette activité.
À l’image d’autres services publics, c’est un désengagement total du territoire qui est en train de s’opérer. Il a pour conséquence une diminution importante de l’emploi dans les départements ruraux (voire la fermeture de sites) ainsi qu’un élargissement des zones de première intervention gaz qui provoque l’augmentation des délais d’intervention sur incident (le corps des pompiers se retrouvant seul pendant l’attente).
À cela nous pouvons ajouter une politique d’externalisation des activités qui a des conséquences sur les conditions de vie et de travail des salariés comme l’a montré le conflit des salariés de PROCME à Ramonville (utilisation de salariés portugais sans aucun respect de la législation).
Avant le « tous ensemble » du 29 janvier, les gaziers ont tenu, par un premier arrêt de travail le 15 janvier, à marquer leur désaccord avec une politique qui vise à l’augmentation de 12 % par an des dividendes (et pour six ans) pour les actionnaires et sacrifie à la fois les usagers et le personnel par une politique tarifaire et de l’emploi inacceptable !
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET RECHERCHE : TOUS EN GRÈVE !
Les attaques dans les labos et les universités pleuvent : casse des statuts, précarité, soumission de la recherche aux intérêts privés, réductions de postes… C'est tout un pan du service public qui est attaqué. Dans ce secteur, la colère monte. Un mouvement de rétention des notes pour le premier semestre ce développe, des collectifs de doctorants et jeunes chercheurs précaires voient le jour, des labos se mettent en grève. Le 20 janvier a été une première journée de grève pour organiser des assemblées générales sur les campus toulousains en vue de la réussite du 29 janvier. Seul un mouvement de grève reconductible et interprofessionnel permettra de mettre à mal les projets du gouvernement.
ÉCOLE : LA MOBILISATION CONTINUE…
Parents et personnels de l’Éducation étaient à nouveau 3000 à manifester à Toulouse le 17 janvier. Réussite donc du premier rendez-vous unitaire depuis la rentrée de Noël, mais on peut déplorer qu’il n’ait été précédé d’une grève éducation, pour, en lien avec le mouvement lycéen, faire monter un peu plus la pression. Car malgré les annonces de Darcos visant à désamorcer la grenade, la résistance dans les écoles est toujours aussi déterminée, comme en témoignent la « Nuit des écoles » organisée le 20 janvier, la manifestation de défense des RASED le 26, le retraite aux flambeaux du 3 février... La mobilisation grandit aussi dans le supérieur, les lycéens sont toujours là. Le report de la réforme des lycées ou les moindres suppressions de postes des Réseaux d’Aide sont bien des manœuvres dilatoires, mais montrent aussi une incontestable fébrilité gouvernementale. L’heure est donc à pousser les feux. Le 29 janvier l’éducation sera massivement en grève, mais cette journée doit immédiatement être suivie d’autres grèves pour changer enfin la donne.
TOUCHE PAS À MA POSTE !
Le président de la Poste met les bouchées doubles. Il fait un tour de France des régions pour rencontrer des cadres « pré-sélectionnés » et les élus pour leur vanter la nécessaire « ouverture du capital ». S’il reste un ignorant borné à croire que le capitalisme est l’avenir de l’humanité, c’est bien lui. Enfin, pas tout seul. Sarkozy l’encourage, qui jure ses grands dieux que… ce seront des capitaux publics !
Ah ! la belle affaire. Extorqués comme impôts publics ou comme profits privés, les 3 milliards de Bailly, c’est bien dans les poches des postiers et des usagers que les privatiseurs iront les chercher.
Ils veulent partir à la conquête du « marché européen du courrier ». Les nuls ! Comme s’il n’y avait pas mieux à faire : un service public postal européen égal pour tous, de Riga à Lisbonne, de Londres à Athènes !