Nous reproduisons ci-dessous le communique de presse émis par l'assemblée générale d'occupation de l'Ecole Polytechnique, traduit en Français le 10/12.
LA COUPE EST PLEINE
TOUS DANS LA RUE
Ca suffit ! Pendant toute une période, où le gouvernement attaque cruellement les droits de la jeunesse et des travailleurs, l’assassinat du lycéen de 16 ans, Alexis Grigoropoulos, est le comble. Le soir du 6/12, un garde spécial de la police grecque, en uniforme et armé, a tiré trois fois sur un groupe de jeunes lycéens, sans aucun pretexte, et a assassiné le jeune Alexis. Cela nous est parfaitement égal, si la balle a atteint son cœur directement ou non.
La liste des victimes de la répression de l’état est très longue, et se rallonge vite ces derniers ans. On se souvient tous de l’assassinat du lycéen Michalis Kaltezas en 1985, par le policier Melistas. Nous n’oublions pas l’assassinat du professeur Nikos Temponeras, en pleine période de mouvement et de blocages des lycéens et des étudiants en 1991, par le président de l’ONNED de Patras, Kalampokas. Encore plus récemment, une femme a été assassinée à Lefkimmi de Corfou, lors des mobilisations contre l’installation d’une décharge à proximité du village, ainsi qu’un immigré pakistanais, qui protestait en réclamant une carte de séjour. De plus, nous n’oublions pas la répression de l’état que nous avons vecue ces derniers ans au mouvement étudiant avec des gaz lacrymogènes, des arrestations en masse et des passages à tabac, dont le comble a été l’incident de « heurt contre une jardinière » d’un étudiant chypriote.
Ces incidents ne sont ni isolés, ni les fruits du hasard. A chaque fois que le mouvement étudiant et ouvrier s’affronte à la politique anti-populaire et anti-ouvrière et devient politiquement dangereux pour le système, la terreur et la répression sont le dernier as dans la manche des gouvernements. En ce moment, les forces de l’ordre agissent en essayant de noyer la résistance du peuple révolté contre tous ceux qui veulent nous imposer un avénir plus précaire, et qui n’est pas terrorisé par les lacrymos et les passages à tabac. Les assassinats de l’état, et l’assassinat d’Alexis Grigoropoulos en particulier, sont le résultat de cette politique.
Tout cela arrive à une période, où les gouvernements successifs de Nea Dimokratia et de PASOK exercent une polique dure, anti-populaire et anti-ouvrière, qui a mené le peuple grec à la pauvrété et la détresse, alors que des scandales provocants sont révélés et des cadeaux généreux de milliards sont accordés aux banques, qui pillent le peuple. Le gouvernement de Nea Dimokratia peut être caractérisé aisément d’un gouverment qui a fait couler le sang des mouvements étudiant et ouvrier et qui a inténsifié la répression à l’extrême, alors que ses réformes, à tous les niveaux, ont mené à la paupérisation de toutes les couches sociales, à l’austérité et au chômage.
Même dans le cas précis de l’assassinat d’Alexis, le gouvernement, l’état et les mécanismes de répression qu’il active pour renforcer sa cuirasse politique contre les luttes populaires, est le responsable moral et le responsable politique direct. Ca suffit ! Cette polique a été tâchée de sang, elle est meurtière. Le gouverment actuel et le « Parlement de tous les Grecs », ne sont pas les nôtres, nous ne les approuvons pas.
Le verre est plein depuis longtemps, c’est pourquoi cet événement tragique a déclenché des mobilisations dans des dizaines de villes du pays, avec des confrontations larges et continues. Ces quatre derniers jours, les rues du centre d’Athènes ont inondé de manifestants, tandis que les forces de répression continuent à y répondre par la violence, les arrestations et les gaz chimiques, et elles n’hésitent pas à utiliser leurs armes, non plus. Le mouvement étudiant, lycéen, et, plus largement, le mouvement populaire sont entres en scène pour renverser cette polique meurtière.
LA LUTTE COLLECTIVE EST NOTRE ARME
LE SANG COULE, IL EXIGE LA VENGEANCE
NOUS EXIGEONS :
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A bas le gouvernement des assassins ! Que le Ministre de l’Intérieur et tous les responsables démissionnent
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Que les policiers qui ont commis le meurtre, ainsi que leurs supérieurs hiérarchiques, soient condamnés directement et sans appel
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A bas la politique anti-populaire et anti-ouvrière du gouvernement à sa totalité
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Que les CRS se retirent des rues, des manifestations, des assemblements et des alentours de l’Ecole Polytechnique d’Athènes
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Que toutes les forces spéciales de la police se désarment maintenant
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Libération directe des victimes d’arrestations lors les manifestations
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Abolition de l’immunition parlementaire qui préscrit des crimes
NOUS EFFECTUONS :
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Actions locales le jeudi 11/12
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Manifestation étudiante et populaire le vendredi 12/12 et blocus du Parlement. Rassemblement à 12h à Propylaia.
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Manifestation populaire le vendredi 12/12 à 18h à Propylaia.
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Blocages continus des écoles et des universités
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Représentation de protestation aux procès des victimes des arrestations
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Campagne d’information aux écoles et création d’un comité de communication avec les lycéens
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Démarches de coordination quotidiennes à l’Ecole Polytechnique
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Fonctionnement de l’Ecole Polytechnique comme centre de lutte
Nous proposons les actions suivantes :
Création d’une station radio et occupations des médias
Fonctionnement d’une pharmacie à l’Ecole Polytechnique. Réaction aux arrestations et contre-violence populaire organisée.
Nous invitons le peuple et la jeunesse à exiger avec nous toutes les revendications précédentes, tant aux manifestations et les rassemblements qu’aux occupations.
ASSEMBLEE OUVERTE DES LYCEENS-ETUDIANTS-TRAVAILLEURS A L’ECOLE POLYTECHNIQUE (Amph MAX)