NPA Haute-Garonne
  • Bulletin Airbus et sous-traitants - Mars 2016

    22 mars 2017

    Avec Philippe Poutou

    Faire entendre la colère et les exigences du monde du travail

    Philippe Poutou est candidat à l’élection présidentielle. Ouvrier à Ford Blanquefort, près de Bordeaux, il mènera de front la campagne électorale et la lutte avec ses collègues pour le maintien du millier d’emplois que compte son usine. Au premier plan de son programme de défense des intérêts des travailleurs, la lutte contre le chômage.

    L’augmentation du nombre de chômeurs pèse sur tous les aspects de la vie sociale. Elle pourrit la vie de ceux qui sont privés d’emploi, des plus âgés qui n’ont aucune chance d’en retrouver, et des plus jeunes qui passent par le purgatoire des années de galère en stages, intérims et CDD.

    Mais le chômage de masse, c’est aussi une pression permanente sur tous les travailleurs. L’épée de Damoclès du licenciement collectif sert de chantage permanent pour limiter nos revendications. S’y ajoute la menace du licenciement disciplinaire dans le privé comme dans le public où les méthodes de management agressives aboutissent à une multiplication des accidents du travail, des burn-out, voire des suicides comme récemment dans les hôpitaux ou à la SNCF.

    Les principaux prétendants à l’Élysée déclarent tous la main sur le cœur que le chômage sera leur priorité. Escroquerie !

    Fillon et Macron ne proposent pas la guerre au chômage, mais la guerre aux chômeurs ! Le premier veut instaurer une dégressivité des allocations au bout de six mois, le second forcer les demandeurs d’emploi à accepter n’importe quel poste après deux offres. Le chômage serait la faute aux chômeurs ? À qui vont-ils faire croire ces mensonges, à l’heure où pas un salarié ne se sait à l’abri ?

    De son côté, la châtelaine de Saint-Cloud prétend parler au peuple, mais seulement pour distiller son poison raciste. Pour Marine Le Pen, le chômage serait dû aux immigrés. Ce ne sont pourtant pas les travailleurs immigrés qui planifient les licenciements, dont ils ne sont pas épargnés. La « préférence nationale », c’est l’exacerbation de la concurrence entre travailleurs, c’est accepter les règles des patrons qui organisent la guerre de tous contre tous sur le marché du travail. C’est l’exact opposé de la solidarité dans une lutte commune qui sera nécessaire pour inverser le rapport de forces en notre faveur.

    Côté gauche, chez Hamon ou Mélenchon, le ton est moins rugueux, mais les plats sont tout aussi réchauffés. Les deux proposent un « plan de relance » de 100 milliards d’euros de commandes publiques. Donnez au capital, Dieu vous le rendra au centuple ! C’est la continuité du pacte de compétitivité de Hollande, ce cadeau de 20 milliards d’euros par an au patronat. On a vu le résultat : un million de chômeurs supplémentaires.

    La vérité, c’est que le chômage de masse est une bénédiction pour le patronat. Tous les politiciens qui prétendent s’attaquer au chômage sans s’attaquer aux bénéfices des capitalistes sont des menteurs qui se préparent, comme leurs prédécesseurs, à accompagner l’offensive patronale.

    Pour stopper la croissance du chômage, il faut immédiatement interdire les licenciements et les suppressions de postes, en particulier dans les grands groupes qui font des profits. Il faut partager le travail entre toutes et tous, c’est-à-dire diminuer le temps de travail sans perte de salaire, autant qu’il le faudra pour que chacune et chacun ait un emploi.

    Le patronat ne sera pas d’accord ? Pourtant, il a de la marge. Les entreprises du CAC 40 ont engrangé 76 milliards de bénéfices cette année, un tiers de plus que l’année dernière. Ces fortunes accumulées permettraient largement de financer la lutte contre le chômage.

    Ces mesures qui tapent directement au porte-monnaie des privilégiés, il faudra les leur arracher. Si la colère accumulée depuis tant d’années dans le monde du travail trouvait à s’exprimer dans la rue, dans les grèves, dans un mouvement d’ensemble, alors ce programme deviendrait tout à fait à notre portée.

    C’est le sens des votes pour Philippe Poutou, qui seront autant d’avertissements au prochain gouvernement, quel qu’il soit. Car par ce geste, nous nous prononcerons pour le programme de nos luttes de demain.

    Pour avis aux exploiteurs,

    votez Philippe Poutou !

    Lundi 20 mars 2017

    Latécoère : les grévistes montrent la voie

    Jeudi 16 mars, les ouvriers de l’usine Latécoère de Gimont ont exprimé leur refus des miettes proposées par la direction lors des NAO en se mettant en grève. Des débrayages ont suivi à Toulouse.
    Cette année la direction avait décidé d’organiser les négociations annuelles avant la publication des résultats financiers de 2016 et annonçait 1,5 % d’augmentation, alors même que le syndicat le plus modéré demandait 3,2 % et que la CGT demandait 100 € pour tous, dans une entreprise au carnet de commandes bien
    rempli.
    La direction a finalement clos les NAO sur une augmentation de 1,8 % (1,1 % d’augmentation générale pour les non cadres, tout en augmentation individuelle pour les cadres).
    Les travailleurs de Gimont ont envoyé une lettre à la direction pour lui faire savoir qu’ils n’acceptaient pas cette obole de 0,3 % et que faute d’une augmentation conséquente des salaires leur mouvement allait se poursuivre.

    Silence, on tue !

    Sur France inter, vendredi dernier, Audrey Vernon, une humoriste engagée, a dénoncé dans une chronique la responsabilité de la SNCF dans le suicide d’un cheminot de la gare Saint-Lazare à Paris et la mort d’un autre cheminot dans un accident du travail. Elle a évoqué celles et ceux, des cheminots aux postiers, en passant par les hospitaliers, qui subissent les suppressions de postes et les pressions managériales et en souffrent.
    Sa chronique était trop proche de la réalité, ce qui n’a pas plu à certains patrons. Elle a été rapidement censurée par la direction de la radio.

    Fin d’un gros mensonge ?

    En 2014, selon la direction du groupe EADS, Astrium était au bord du gouffre, en particulier parce qu’il aurait pris du retard sur les satellites à propulsion électrique… Mais aujourd’hui l’ex-Astrium serait devenu le no 1 mondial des satellites électriques !
    Étrange, non ? Pas tant que ça : le mensonge était déjà flagrant en 2014 et il avait pour seul but de pousser dehors quelques centaines de seniors bien payés… pour embaucher des plus jeunes moins payés. Résultat : en 2016 la masse salariale a baissé alors que le nombre de salariés a augmenté. Elle devrait un peu remonter en 2017, car il y a tellement de boulot que, pour tenir les délais et limiter les burn-out, des centaines d’embauches sont en cours.
    Les nez de nos Pinocchio n’ont pas fini de s’allonger...

    Pile je gagne, face tu perds…

    Depuis des années, les profits du groupe Airbus augmentent et les dividendes de l’action aussi. Mais cette année, nouveauté : les profits baissent... mais les dividendes augmentent. Mieux, comme les profits ne suffisent pas à payer les dividendes, nos dirigeants ponctionnent 50 millions d’euros dans les réserves.
    On a hâte de voir quel sera le discours de la direction vis-à-vis des salariés lors des NAO. Sera-t-elle aussi bienveillante ?
    Cette obsession de servir les actionnaires à tout prix devient indécente. La direction hypothèque de plus en plus notre avenir pour financer une rente : ce sont les salariés, sous-traitants et intérimaires inclus, qui produisent la richesse de ce groupe mais c’est eux qui risquent de trinquer. À nous d’inverser cette tendance.

    Non aux suppressions d’emplois

    Jeudi 30 mars, la CGT appelle à 2 heures de débrayage pour protester contre le plan de suppression d’emplois GEMINI.
    1 164 emplois risquent d’être supprimés chez Airbus Group et Airbus SAS, sans compter les 582 annoncés à Airbus Helicopters. Cela alors qu’il y a plus de 10 ans de carnet de commandes pour les avions commerciaux, plus de 2 ans pour les hélicoptères ou les satellites…
    C’est inacceptable ! Soyons nombreux à débrayer le 30 mars à partir de 11 h 30 et rendez-vous devant le siège à Blagnac.