NPA Haute-Garonne
  • Paradis fiscaux et banques françaises : Oudéa menteur, Sapin enfumeur, socialisation des banques

    8 avril 2016

    Déclaration de Philippe Poutou

    Bordeaux, le 7 avril 2016

    Le patron de la Société générale, Frédéric Oudéa, est un menteur. En 2012, il a déposé sous serment devant le Sénat et affirmé que la banque n’avait plus aucune activité au Panama. Or les documents qui viennent d’être publiés par Le Monde (« Panama papers ») montre que la Société générale fait partie des banques qui ont créé le plus de société par l’intermédiaire du cabinet panaméen Mossack Fonseca. Le ministre des Finances, Michel Sapin, a reçu Frédéric Oudéa le 5 avril et celui-ci s’est engagé à fournir toutes les informations nécessaires. Michel Sapin se moque du monde : la Société Générale s’était déjà engagée à ne plus travailler avec les paradis fiscaux en 2010 et à nouveau en 2012.

    Des poursuites devraient être engagées contre Frédéric Oudéa comme le prévoit le Code pénal quand on ment sous serment. Mais je parie qu’il n’en sera rien : ce gouvernement préfère s’attaquer aux salariés de Goodyear et Air France. Grâce à des gens comme Oudéa, les super-riches échappent à l’impôt mais ils en font payer plus aux autres.

    Au-delà, il faut en finir avec ce système bancaire accros aux paradis fiscaux : Crédit agricole, Crédit mutuel, etc. y ont tous des filiales. Les banquiers démontrent jour après jour à quel point ils sont capables de commettre des délits dans le seul but d’augmenter leurs profits, il faut donc socialiser le secteur bancaire en expropriant les gros actionnaires sans indemnité pour aller vers un monopole public bancaire. C’est un point de passage nécessaire pour casser cette logique capitaliste dont salariés, chômeurs, jeunes, retraités, payent les conséquences.

    La société générale comme la majorité des grandes banques françaises permettent ainsi aux plus riches de frauder. Il faut donc mettre en place une véritable politique de lutte contre la fraude fiscale qui s’élève en France à entre 60 et 80 milliards d’euros par an. Pour cela il faut arrêter les suppressions massives d’emplois aux finances publiques et créer des emplois en particulier pour le contrôle. Il faut aussi faire sauter le fameux verrou de Bercy qui permet aux amis des différents gouvernements d’échapper au pénal.