NPA Haute-Garonne
  • Bulletin Airbus et sous-traitants - Janvier 2017

    25 janvier 2017

    Du neuf, au PS ? Vraiment pas !

    Pas grand monde ce dimanche pour se déplacer pour la primaire du PS. Parmi ceux-ci, 30 % seulement, un demi-million de personnes, ont soutenu Manuel Valls. Même dans les milieux les plus proches du PS, la politique de Hollande et Valls, toute faite de cadeaux aux patrons et de sales coups contre les classes populaires, n’a pas fait recette !

    Benoît Hamon, arrivé en tête, est donné comme favori. Il est soutenu par Montebourg, arrivé troisième. Mais les critiques que les deux adressent à l’encontre de Valls ne peuvent pas faire oublier qu’ils ont tous deux été ministres de Hollande pendant plus de deux ans. Lorsque PSA a fait fermer l’usine Citroën d’Aulnay-sous-Bois, c’était « inéluctable » pour le ministre de l’Économie de l’époque, Montebourg. On se souvient que Hollande avait promis 60 000 embauches dans l’Éducation nationale, on les attend toujours… et il n’y en a pas eu plus lorsque Hamon a été ministre de l’Éducation.

    Maintenant, Hamon promet un « revenu universel ». Dans son projet, tout est dans le flou. Il est question, après des années de mise en place, d’un revenu de 600 €. Certainement pas de quoi vivre ! Rien qui ne réponde aux problèmes quotidiens des salariés, des chômeurs, des classes populaires.

    L’urgence, ce serait de partager le travail entre tous, sans diminution de salaire. Il faudrait au moins 300 € d’augmentation des salaires. Cela n’a rien d’impossible, ce ne sont pas les richesses qui manquent ! Mais il faudrait oser prendre sur les profits des entreprises capitalistes, qui se comptent en milliards. Il faudrait contester le pouvoir des capitalistes. C’est justement ce que refusent tous les politiciens qui s’affirment de gauche, lesquels, en campagne électorale, peuvent se dire ennemis de la finance et qui, au pouvoir, gouvernent pour les patrons. On n’a aucune raison de croire les belles paroles de Hamon, Montebourg, ni celles de Mélenchon, pas plus que celles de Hollande en 2012.

    Les travailleurs ne doivent compter que sur la force qu’ils peuvent représenter dans les luttes sociales. Au printemps dernier, le gouvernement de Valls n’avait pas peur de la bataille parlementaire des frondeurs contre la loi El Khomri. En revanche, il craignait que ceux qui se mobilisaient dans la rue, les entreprises et la jeunesse puissent en entraîner des millions d’autres et établir un tout autre rapport de force.

    À la présidentielle, nous aurons intérêt à nous exprimer le plus clairement possible. Seuls les candidats de l’extrême gauche, Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière, Philippe Poutou pour le NPA se placent dans le camp des travailleurs. Notre candidat, Philippe Poutou

    , ouvrier de l’automobile, se présente non pas pour faire les promesses habituelles des politiciens, mais pour faire entendre la voix du monde du travail et de son indispensable combat.

    Lundi 23 janvier 2017

    Donald Trump à peine investi, aussitôt contesté dans la rue

    Des millions de personnes ont manifesté en masse à Washington et dans les grandes villes des Etats-Unis à l’initiative du collectif féministe « Women’s March ». Dans ces manifestations, se sont joints tous ceux qui se sentent directement menacés par les innombrables attaques sexistes, xénophobes, homophobes et anti-pauvres qu’énumère le milliardaire-président.

    Trump président et son gouvernement de réactionnaires ne cachent pas vouloir remettre en cause le déjà maigre système de protection sociale, le droit à l’avortement, les quelques mesures de protection de l’environnement, les droits des travailleurs.

    Mais ils n’ont pas gagné d’avance, et pourraient se heurter à une sérieuse opposition. Celle qui s’est exprimée ce week-end est encourageante, comme, depuis 2013, celle du mouvement « Black Lives Matter » (le mouvement contre les violences policières contre les Noirs). Et si les millions de travailleurs américains se joignaient à la contestation et se mettaient en bagarre pour défendre leurs intérêts, cela donnerait un tout autre visage de l’Amérique !

    Débrayage aux postes 40 et 35 de l’A330

    La semaine dernière, nos collègues des postes 35 et 40 de l’usine Clément-Ader ont débrayé pour que leurs collègues intérimaires soient embauchés.

    A chaque fois, c’est la même chose : on forme des intérimaires, on se lie d’amitié avec eux et ensuite il faudrait accepter de les voir partir sans rien dire !

    Cela fait des années que cela dure : l’intérim, la précarité sont permanents dans une entreprise pourvue d’un carnet de commandes de 10 ans.

    Nos collègues ont eu mille fois raison. Il est temps que cela cesse.

    La belle arnaque !

    La direction locale de l’A330 n’a rien trouvé de mieux à répondre à nos collègues qui débrayaient qu’il fallait que les intérimaires soient embauchés en CDI… par leur boîte d’intérim ! Il s’agit de ces nouveaux CDI… de 3 ans. De toute façon l’intérim est limité à 18 mois dans la même entreprise, alors que deviendraient nos collègues intérimaires ? Eh bien ! c’est simple : pour aller au bout de leur contrat de 3 ans, ils pourraient se voir proposer une mission à l’autre bout de la France !

    Non ! la seule vraie solution, c’est que la direction d’Airbus embauche enfin nos collègues intérimaires !

    La valse des chiffres

    C’est officiel, en 2016 nous avons livré 688 avions, un nouveau record. L’objectif était, paraît-il, de 690 avions mais il y en avait un autre, pour le public, qui était de 670.

    670 ou 690, peu importe : chaque année nous produisons toujours plus mais ce sont surtout les actionnaires qui encaissent.

    Brégier, dans une lettre au personnel, nous dit que nos efforts seront reconnus… S’il le dit…

    Quand il y a un flou, y a le loup !

    La rencontre des « bons » syndicats avec Tom Enders mardi 10 janvier n’aura duré qu’une heure et demie. La CGT, qui avait osé maintenir un mouvement de protestation sur le site de Suresnes, n’avait pas été invitée.

    Pour le « dialogue social », chez Airbus, on choisit ses interlocuteurs et on ne gaspille pas le précieux temps du big boss.

    Et surtout on reste dans le flou, au point que chacun ressort avec sa vision :
    – pour la CGC, Enders aurait compris qu’il est « inenvisageable qu’Airbus quitte complètement la région parisienne » (ce qui n’interdit pas la fermeture du site de Suresnes),
    – pour FO, « l’état d’esprit était bon », car Enders va « demander une étude sur les emplois qui pourraient être préservés » dans la banlieue parisienne,
    – enfin pour la CFTC, il y avait « une vraie écoute, une vraie volonté d’avoir un traitement social exemplaire ».

    Bref, le « dialogue social » va continuer mais ce qui ressort d’essentiel de cette réunion express c’est qu’Enders maintient la possibilité de licenciements secs !

    Accord sur le télétravail : un progrès ?

    Après des années de pratique du télétravail hors de tout cadre légal par les salariés disposant d’un ordinateur portable, Airbus applique enfin un accord sur le télétravail. Un accord attendu avec impatience par beaucoup. En effet éviter les bouchons, mieux organiser sa vie de famille et travailler au calme loin des « open spaces » bruyants, cela intéresse beaucoup de collègues. C’est normal.

    Sauf que, si les abus du statut « forfait jour » en termes d’horaire n’étaient pas la règle, le télétravail aurait moins d’attrait. Et ce problème n’est malheureusement pas abordé : il n’y a aucune disposition encadrant les horaires de travail, ni dans cet accord ni ailleurs.

    Vers la retraite à 70 ans ou plus ?

    Airbus va tester un « RoboGlove », un gant destiné à donner plus de force aux doigts lors des manipulations. On pourrait s’en réjouir si les journalistes qui vantent ce gadget ne concluaient en parlant du marché ouvert pour ce type de gant grâce… au report prévisible de l’âge de départ à la retraite !